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Libération
Enquête

Michel Rocard part au Sénat, pas à la retraite

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Candidat dans les Yvelines, il veut «être dans le débat».
publié le 20 septembre 1995 à 8h08

Au 63 de la rue de Varenne, rez-de-chaussée droite, on déménage. Les cartons sont remplis des ambitions présidentielles révolues, d'une rénovation socialiste avortée, d'échecs électoraux mal digérés. Le staff de Michel Rocard ferme les locaux. Prochaine adresse, le Sénat.

Ça ressemble à un départ en retraite. Mais ça n'en est probablement pas un. Michel Rocard est bien trop sec, trop nerveux pour jamais avoir l'air d'un sénateur. Ainsi, alors qu'il pouvait tranquillement voir venir, le voilà qui fait le tour des petites bourgades des Yvelines, part à la rencontre des grands électeurs. Il leur cause taxe professionnelle, autoroutes, jachère, ou encore finances locales. «J'ai un peu insisté. Et quand on demande à Rocard de faire son métier, il le fait. C'est un type extraordinairement discipliné», raconte Alain Richard, le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste des Yvelines. «C'est une question d'égard», ajoute Rocard.

Et, pour une fois, c'est affaire de «plaisir». De son «plaisir à retrouver les copains sur le terrain», de son «plaisir» encore «à raconter des histoires d'anciens combattants» à la table du banquet républicain. «Je suis un vieux routier et j'aime beaucoup ce métier», dit l'ancien Premier ministre. Là, il est dans son élément. Entre gens qui font de la politique, qui parlent la même langue. Inutile de faire le tour des maisons de retraite et des marchés. Pas de caméras à ses trousses. Rien de tout ce qui le désespérait en mars 1993 lorsqu'il tentait de ret