A 60 ans sonnés, Philippe Gildas «a bien le droit d'avoir des rêves». Le rêve de faire mieux que le commandant Cousteau, celui de filmer l'équivalent de Star Strek sous les mers. Et lorsque l'on est l'animateur vedette de Nulle Part ailleurs, qu'on dirige une importante filiale de Canal+, Ellipse Programme, vouée à la production audiovisuelle, les songes les plus fous peuvent se concrétiser. Philippe Gildas s'est donc offert l'Ocean Voyager, un bateau de 970 tonnes, haut de 13 mètres et long de 60, équipé d'un studio de cinéma, de deux sous-marins et d'un hélicoptère. Un projet sur quarante ou cinquante ans, qui remonte au tout début des années 90, et dans lequel 100 millions de francs ont été engagés.
Tout commence avec la rencontre de deux hommes. Le premier s'appelle Christian Pétron. Lui aussi est un rêveur. Opérateur sous-marin, assembleur de caméras conçues pour la profondeur, il a, à son actif, sa collaboration avec Luc Besson dans le Grand Bleu et Atlantis. Christian Pétron taillerait bien quelques croupières à la BBC, le seul grand producteur reconnu de documentaires animaliers. Seulement, il n'a pas d'argent. Contrairement à Philippe Gildas, qui en plus veut de l'aventure: «J'ai exploité le savoir-faire de Pétron pour la mise au point de matériel de tournage et nous en sommes arrivés à l'idée que l'on pouvait équiper un bateau.» Gildas sait déjà ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Il ne veut pas réaliser des documentaires au coup par coup. Il veut un projet «mond