Nommé le 15 novembre 1988 à la présidence de l'Institut du Monde arabe par François Mitterrand, Edgard Pisani quitte aujourd'hui ses fonctions, avant la fin de son mandat, pour céder la place à un proche de Jacques Chirac, Camille Cabana. Fondé sur un contrat de partenariat franco-arabe, l'IMA souffre d'une crise financière grave qui lui avait valu d'être épinglé par la Cour des comptes essentiellement due au défaut de contributions de plusieurs pays arabes: le 5 octobre, lors d'un discours adressé au Président tunisien, Jacques Chirac a fait allusion à la dette (quelque 200 millions de francs) qu'il entend voir honorée par les mauvais payeurs. Hier, le président de la République a reçu Edgard Pisani, à qui il a exprimé sa «reconnaissance» pour le travail accompli. L'ex-patron de l'IMA défend son bilan.
Vous avez quittez aujourd'hui la présidence de l'IMA quatre mois avant la fin de votre mandat. Avez-vous subi des pressions de l'Elysée?
Il m'est apparu à un moment donné que le gouvernement avait convenance à ce que je me retire. Non pour des raisons liées à ma personne ou à ce que je faisais. Plutôt par souci d'avoir ici un homme plus en harmonie que je ne puis l'être avec les autorités responsables du pays. Dès lors, j'ai pris l'initiative de proposer mon départ. En prenant la date du 15 novembre comme clin d'oeil: c'est le jour du septième anniversaire de ma nomination.
Ne vous a-t-on pas reproché par exemple de trop dépenser, alors que vous saviez d'avance que les pays