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Libération
Reportage

A Paris: sur les pavés, les mots...

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Des sous et des états d'âmes, «la manif fait partie du programme».
publié le 22 novembre 1995 à 10h00

«Maintenant, les manifs, ça fait quasiment partie du programme scolaire: moi, j'en fais une par an depuis le primaire.» Martin, terminale au lycée Chaptal.

«L'an dernier, on a fait quoi déjà? Je me souviens plus. Ah oui, l'aide au logement, et puis la réforme de je sais plus quoi. Chaque fois on est obligés de manifester. On en a ras-le-bol, nous.» Frédéric, 18 ans et Karine, 18 ans, langues étrangères appliquées, Paris VIII.

«C'est toujours le même scénario: on descend dans la rue puis le gouvernement reçoit une coordination plus ou moins représentative. Ensuite, il nous donne un petit quelque chose pour nous calmer». Myriam, en lettres à Paris I.

«S'il y a des casseurs à la manif, on aura peut être plus de place que les Beatles au journal télévisé.» Alexia, maîtrise de lettres à Nanterre.

Les slogans. «Faut savoir ce qu'on veut: une élite ou pas. Si on veut une élite, faut les moyens. Y a cinquante ans, en France, on était leaders dans la recherche médicale. Maintenant on passe pour des rigolos. Faut nous donner des sous.» Vincent, 18 ans, sciences à Orléans.

«On a hésité à venir à cause des revendications: on n'a jamais rien changé en ne demandant que de l'argent. Et puis franchement, les étudiants ne sont pas les plus mal lotis. Nous c'est le pouvoir qui nous intéresse». Cyrille, 17 ans, lycée autogéré de Paris.

«On demande des sous et du personnel: on pourrait être à une manif des PTT.» Benjamin, 16 ans, lycée Victor-Duruy à Paris.

«Chaque fac expose ses propr