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Libération

La province a fourni vendredi les gros bataillons des manifestants. Retraite, statut et plan Sécu: les fonctionnaires font monter la pression

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publié le 25 novembre 1995 à 9h57

Sous une banderole proclamant «Service public, emploi, salaire,

statut retraite, tirons vers le haut», des dizaines de milliers de fonctionnaires ont arpenté vendredi les rues parisiennes, alors qu'avaient lieu de très importants défilés un peu partout en France.

En région parisienne, la quasi-totalité des moyens de transports a été paralysée. La bataille contre le plan Sécu de Juppé s'est aussi doublée de querelles intersyndicales. Outre la grogne de FO ­ qui appelle à une autre manifestation le 28, Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, a dû quitter le cortège après avoir été prise à partie par des militants contestataires de son syndicat.

Pendant quelques heures, la France a failli se retrouver dans le noir. Vendredi après-midi, le temps que les fonctionnaires manifestent, EDF, selon la direction, se trouvait dans une situation critique, «à la limite de l'interruption de fourniture d'électricité». Pratiquement pas d'avion non plus sur les pistes d'aéroport. Seulement 16% du trafic était assuré. Administrations quasi désertes. Plus du tiers des fonctionnaires ont participé, vendredi, à la journée d'action lancée par six des sept fédérations de la fonction publique (Unsa, FSU, CGT, CFDT, CGC et CFTC) contre la réforme de leur régime de retraite. A Paris, ni métro ni RER ne circulaient. Près de 22.000 manifestants, selon la police, 55.000 pour les organisateurs, ont défilé sur les grands boulevards. Un succès mitigé pour les centrales qui n'ont pas réussi à mobiliser plu