Qu'y a-t-il à négocier dans un conflit qui dure depuis trois jours
pleins. Rien ou pas grand-chose. Un projet de contrat de plan assez précis pour inquiéter des cheminots prompts à sortir les banderoles. Trop flou pour entamer la moindre négociation. D'où la situation surprenante dans laquelle direction et organisations syndicales se sont retrouvées hier soir. La CFDT, soucieuse de garder l'initiative, avait proposé d'avancer la réunion prévue pour lundi. Bien intentionnée, la direction donnait rendez-vous aux syndicats dimanche. On se retrouve, on parle et l'on se sépare sans avoir négocié parce qu'il n'y a rien à négocier. La direction le dit clairement d'ailleurs, quand elle fait remarquer que «le contrat de plan se négocie avec l'Etat actionnaire pas avec les syndicats».
Jusqu'à jeudi, le gouvernement croyait ou faisait mine de croire à la possibilité d'imposer sans trop de difficultés, sa version du contrat de plan Etat-SNCF. «Les cheminots sont des gens raisonnables, ils veulent le bien de leur entreprise et savent que la SNCF doit impérativement retrouver une situation économique saine», déclarait il y a quelques jours Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat aux Transports. Soit. Depuis vendredi, le ton a changé. La très forte mobilisation des cheminots (85% de grévistes chez les conducteurs), et la poursuite probable du mouvement jusqu'à demain, plonge apparemment le gouvernement dans la perplexité sur le thème du «que faut-il faire et quand?»
«Le Premier ministr