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Analyse

Le bras de fer de Matignon. Fort du soutien de la majorité , Alain Juppé a choisi la fermeté.

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publié le 30 novembre 1995 à 9h48

Sous Juppé II, la basket fait fureur. Les grévistes la redécouvre

pour défiler, les citadins pour se rendre sur leur lieu de travail. Et les étudiants s'en accommodent depuis belle lurette. Décidément, il n'y a plus que le Premier ministre qui reste «droit dans ses bottes». Hier encore, lors du Conseil des ministres, le maire de Bordeaux a réaffirmé que «l'heure des réformes a sonné pour la France (...), les repousser encore, comme on l'a fait sans cesse depuis quinze ans, c'est à coup sûr accepter le déclin». Un son de cloche partagé par le chef de l'État qui fêtait le même jour son 63e anniversaire: «Les réformes se feront, le gouvernement doit veiller à respecter le calendrier.»

Apparemment, l'extension des grèves ne semble pas pousser le gouvernement sur la voie du recul. Pas plus que la menace d'une poursuite du mécontentement social avec les enseignants le 17 décembre. Mercredi soir, lors d'une réunion officieuse de ses fédérations, la direction de la CGT a décidé d'«entourer les cheminots de toute la solidarité», car pour la centrale, «si les cheminots cèdent sur leur régime de retraite, c'est tous les autres régimes qui seront remis en cause».

Dans ce bras de fer, le locataire de Matignon a pour l'instant l'appui de l'Élysée et de sa majorité. «Comme pour Jacques Chirac avec les essais nucléaires, Alain Juppé ne peut pas reculer sur la Sécu», raconte un proche du chef de l'État. Après avoir reçu l'aval du groupe RPR à l'Assemblée nationale mardi, le Premier ministre voi