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ARC: les honoraires américains de Crozemarie Il a perçu près de 700 000 francs par an de 1990 à 1993 d'une société écran de new York.

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publié le 16 janvier 1996 à 23h53

ARC: les honoraires américains de Crozemarie

Il a perçu près de 700 000 francs par an de 1990 à 1993 d'une société écran de new York.

Jacques Crozemarie a-t-il tiré profit de sa position de président de l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC) pour arrondir ses revenus? C'est désormais l'une des interrogations qui planent sur un dossier qui vient d'être transmis au parquet de Paris par le procureur général près de la cour d'appel de Paris Jean-François Burgelin.

Le président de l'ARC, qui avouait pour seuls revenus sa retraite du CNRS et quelques menues prestations en tant qu'ingénieur-conseil, a perçu, de 1990 à 1993, entre 600.000 à 700.000 francs d'honoraires par an d'une société liée aux prestataires de service rétribués par l'ARC. Ces honoraires, régulièrement déclarés au fisc, lui ont été versés par une société américaine du nom d'Andara, domiciliée au 380, Madison Avenue, à New York. Il ne s'agit en fait que d'une boîte aux lettres: selon un service d'enquêtes économiques américain, Andara n'a pas d'activité commerciale réelle. Pour autant, elle pouvait rémunérer très chèrement les «prestations» de Jacques Crozemarie, qui a toujours clamé qu'il fait acte de bénévolat en présidant l'ARC. Cette société, créée le 5 juin 1992, est officiellement présidée par XX(1), domiciliée à New York. Or celle-ci est justement liée à l'un des fournisseurs de l'ARC déjà mis en cause par la Cour des comptes pour des irrégularités dans les achats de papier, destinés à ses publicat