L'événement déferle sur nous. Le docteur Gubler interviewé en direct sur TF1 déclare qu'il était pris dans un mensonge depuis 1981, que les communiqués de santé du Président étaient trompeurs, et cela quasiment tout au long des deux septennats. La chose étonnante est qu'en 1981 la médecine donnait au mieux trois ans de survie à Mitterrand, mais que son organisme a tenu pendant onze ans. C'est en 1992 qu'a lieu l'opération et que le cancer est dévoilé, mais il ne porte apparemment pas atteinte à l'exercice du pouvoir présidentiel. Or le docteur Gubler affirme que, depuis novembre 1994, Mitterrand, très souvent alité, «ne remplissait plus le mandat pour lequel il avait été élu».
Le docteur Gubler se justifie d'avoir dévoilé la vérité devant son questionneur de TF1. Puis il est vivement critiqué par une sommité de l'ordre des médecins, puis on voit Me Kiejman qui dénonce la trahison et de l'amitié, et du secret médical, et déclare porter plainte au nom de la famille; puis Jack Lang et d'autres affirment que, contrairement aux dires du docteur Gubler, Mitterrand a manifesté presque jusqu'à ses derniers moments tout son intérêt à la politique, à la littérature, à la vie (contrairement au docteur Gubler disant qu'il ne s'intéressait plus qu'à sa maladie).
Sous les critiques, le docteur Gubler éprouve le besoin d'exprimer le désarroi dans lequel il était plongé, pendant des années, à garder seul un secret d'importance politique majeure. Cela est convaincant, mais il semb