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Libération

Botton dépassé par ses comptes suissesL'implication de Bouygues et de Dumez fait craindre l'enlisement du dossier.

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publié le 3 février 1996 à 1h48

L'affaire des comptes suisses de Pierre Botton, instruite à Lyon par

le juge Philippe Courroye, a pris en quelques semaines une tournure explosive. Ses implications économiques et politiques dépassent largement le cas de Michel Noir et de son gendre, à l'origine du dossier. Face à ces enjeux, les avocats semblent s'allier pour soustraire le dossier à la justice lyonnaise et provoquer son enlisement. C'est du moins la lecture qu'en font les magistrats de la ville, en évoquant ce qu'ils appellent une «campagne de déstabilisation». Ils visent entre autres un article du Nouvel Observateur du 31 janvier intitulé «Comment les juges ont truqué l'enquête». La mise en examen d'un ancien magistrat lyonnais donne aux avocats quelques espoirs et peut-être quelques chances d'aboutir.

Tout commence le 21 décembre 1991 par la mise en examen de Martin Bouygues, PDG du leader mondial du BTP. Il lui est reproché d'avoir versé 2 millions de francs sur un compte ouvert en Suisse par Pierre Botton au nom d'une société fiduciaire panaméenne. Botton affirme avoir ouvert ce compte en 1986, lorsque Michel Noir était ministre du Commerce extérieur, et que les fonds qui y ont transité ont servi à financer ses campagnes. A demi-mot, Martin Bouygues confirme cette version. Bientôt, les enquêteurs découvrent, sur un compte ouvert par Bouygues à la Société générale, des mouvements importants conduisant à une caisse noire du groupe et à des financements occultes de partis politiques. Cette découverte dépassa