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Libération
Enquête

En Afrique sur la piste de l'argent saleLe financement des partis politiques entraîne les juges au coeur du continent.

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publié le 3 février 1996 à 1h48

Dans pratiquement toutes les affaires de fausses factures et de

corruption en France, des pistes mènent en Afrique, lieu d'intermédiation financière ou de blanchiment de capitaux. Sur la piste des «valises», voici quelques exemples de «fuites» dans les circuits financiers.

Les bagages accompagnés. Beaucoup de transactions, même d'un volume important, se font en liquide et par bagage accompagné, sans laisser de traces. Et les «porteurs de valise» se font rarement pincer à la douane. Cette mésaventure est pourtant arrivée au rédacteur en chef d'un mensuel panafricain édité à Paris, du temps où celui-ci appartenait à un missi dominici du gaullisme en Afrique australe et à l'ancien directeur de cabinet du patron de la DGSE, le service français d'espionnage. Autre affaire, encore plus rocambolesque: lorsque Loïk Le Floch-Prigent était le patron d'Elf Aquitaine, l'un de ses lieutenants, proche de l'entourage de l'ancien ministre RPR Charles Pasqua, a récupéré à Paris une «valise africaine» bourrée de billets. Ne voulant pas de témoin, fût-ce son propre chauffeur, il avait exceptionnellement emprunté le métro où, au détour d'un couloir, il se fit braquer par un malfrat qui se contenta de lui enlever son portefeuille richement garni...

A la veille du premier tour de la présidentielle de 1981, un Président d'Afrique centrale a fait déposer à l'hôtel de la rue des Beaux-Arts, à Paris, trois «valises africaines» au contenu identique pour les candidats les mieux placés. Foi du «porteur de