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Libération
Interview

«Nous proposons un contrat social européen».

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Au fil des débats, le Parti socialiste sort renforcé dans sa conviction.
publié le 28 février 1996 à 0h39

Pierre Moscovici est secrétaire national aux études. C'est lui qui supervise la rédaction du programme des socialistes.

Où en sont les socialistes sur l'Europe?

Au départ, il y avait dans nos rangs pas mal d'interrogations. Dans un contexte d'inquiétude, de souffrances sociales, mais aussi de luttes sociales, l'Europe est apparue comme trop univoque, trop économique. Les critères de Maastricht étaient perçus comme la poursuite indéfinie de la politique de rigueur. Au fil des débats, des analyses, des travaux d'experts, des contributions militantes envoyées par les fédérations, le PS sort renforcé dans sa conviction européenne. Nous souhaitons que l'aventure se poursuive, mais différemment. C'est pour ça que l'on accepte la monnaie unique en 1999. Pas comme une fin en soi, pas comme un instrument au service d'une logique univoque, qui serait celle du capitalisme. Nous disons oui à la monnaie unique comme projet politique.

Les socialistes restent européens, mais avec un coup de barre à gauche?

La confusion entre la droite et la gauche sur l'Europe est la source de l'hésitation politique qui saisit les Français. Ils ont l'impression qu'il n'y a pas d'alternative et que, finalement, chacun acceptant les contraintes de l'Europe, il n'y a plus de différences entre la gauche et la droite. Pour nous, il s'agit de marquer clairement que nous ne sommes plus dans la logique de Maastricht. Nous voulons réaffirmer en Europe le primat du politique.

Nous voulons que l'Europe ne soit pas qu'un espace de libre-échange, mais une puissance publique avec une volonté économique, une volonté sociale et une vol