Le conseil national du Parti socialiste se réunit aujourd'hui à l'Assemblée nationale pour débattre du texte d'orientation sur l'Europe. Lequel partira ensuite vers les fédérations pour y être voté par les militants, du 12 au 22 mars. Le 16, le PS a invité tous les leaders de la gauche française et européenne à participer à un colloque. Le 31 mars, il clôt le chapitre européen par une convention nationale sur le sujet.
Aujourd'hui, les socialistes ont encore une importante question à trancher: faut-il poser des conditions d'ordre social et politique avant le passage à la monnaie unique en 1999? L'idée, lancée par une poignée d'anciens fabiusiens, a rencontré un certain écho. Lionel Jospin ne souhaite pas s'enfermer dans une formulation trop stricte qui pourrait laisser entrevoir un non à la monnaie unique. Mais il aimerait que les socialistes affichent leur unité sur un seul texte. Ceux-ci doivent aujourd'hui préciser leur ligne, entre modération et priorité sociale.
Henri Emmanuelli, ancien premier secrétaire et député des Landes, explique pour sa part que les socialistes doivent retrouver une «crédibilité».
Etes-vous toujours aussi pessimiste sur la construction européenne?
J'ai été partisan de Maastricht. Je pense que l'Europe, avec l'unification allemande, était au milieu du gué et qu'il fallait aller de l'avant. Depuis longtemps, le pari des socialistes, qui était aussi celui de François Mitterrand, a été de privilégier la construction européenne, fût-elle imparfaite, en partant du principe qu'il serait toujours temps, dans les phases ulté