[En 1996, Roger Garaudy publie les Mythes fondateurs de la politique israélienne aux éditions de la Vieille Taupe, l'éditeur des négationnistes. Ce pamphlet lui vaudra une condamnation en 1998 pour contestation de crimes contre l'humanité et diffamation raciale dans une affaire qui prit un relief particulier avec le soutien que lui apporta l'abbé Pierre. «Libération» avait alors interviewé Florent Brayard, historien qui a travaillé sur le négationnisme et le révisionnisme.]
Un demi-siècle après la capitulation de l'Allemagne hitlérienne dont on commémore aujourd'hui le 51e anniversaire, on pouvait espérer en avoir fini avec le petit groupe d'individus qui s'acharnent à affirmer qu'il n'y a pas eu d'extermination des juifs par les nazis. Ni chambres à gaz, ni ordre donné par Hitler de tuer tous les juifs européens. Des morts, certes, mais naturelles. On les croyait de nouveau relégués dans la marginalité de leurs groupuscules néo-nazis. Et voilà que le négationnisme rebondit en cette année 1996 grâce au soutien apporté par l'abbé Pierre au livre de Roger Garaudy, les Mythes fondateurs de la politique israélienne. L'abbé Pierre parle même d'un débat qu'il faudrait ouvrir sur le génocide des juifs, niant ainsi la masse d'archives (allemandes), de recherches historiques (internationales) et méprisant les témoignages des survivants.
Florent Brayard, jeune historien, a étudié la naissance du révisionnisme en suiva