Le corps a été découvert le dimanche 10 mai 1992 au matin, flottant dans l'Helpe Majeure. «Un corps de femme, a raconté hier le gendarme devant la cour d'assises de Douai. Elle avait une jupe noire, une paire de bas résille beiges auto-agrippants, une veste jaune. Dans l'une des poches, on a trouvé un mouchoir et un paquet de cigarettes. Dans l'autre, un soutien-gorge, où deux médailles religieuses étaient agrafées, et un slip.»
Monique Grésillon, épouse Leblanc, 38 ans, avait été tuée dans la nuit par deux garçons, deux amis, Jean-Michel Filleur et Jean-Michel Cochet, tous deux âgés de 26 ans, qui comparaissent devant les jurés de Douai depuis jeudi dernier. En plus de ce meurtre, ils sont accusés de treize viols et tentatives de viol avec un troisième homme, Pascal Bal, 27 ans (Libération du 3 juin).
Au cours de leur enquête, les gendarmes avaient découvert que Monique Leblanc menait «une vie de couple pas forcément exemplaire, elle avait un amant». Ils n'avaient rien trouvé d'autre. Le dossier était au point mort lorsque Cochet, arrêté pour les viols, a également avoué le meurtre. «Voulez-vous nous faire le récit détaillé de ce qui s'est passé dans la nuit du 9 au 10 mai?», lui demande le président. Cochet explique. Comment, en circulant ce samedi soir sur les petites routes autour de Maubeuge, à la recherche d'une fête foraine, ils avaient vu cette femme. Qu'elle était «accrochée au parapet d'un pont». Qu'elle semblait vouloir se suicider. Filleur est allée la chercher et