Menu
Libération
Interview

«Les deux tiers vont être régularisés».

Article réservé aux abonnés
Un conseiller de Debré s'en prend à l'hypocrisie du PS ces dernières semaines.
publié le 26 août 1996 à 9h11

Jean-Claude Barreau, conseiller de Jean-Louis Debré pour les questions d'immigration, occupait déjà ce poste auprès de Charles Pasqua. Avant d'entrer au ministère de l'Intérieur en 1993, cet ancien prêtre, auteur de plusieurs ouvrages ­ notamment sur l'islam en France ­, fut conseiller de François Mitterrand à l'Elysée et président de l'OMI (Office des migrations internationales).

Que pensez-vous de la façon dont a été gérée l'affaire des sans-papiers de Saint-Bernard?

Une remarque, d'abord: il y avait jusqu'à ces derniers jours un accord général de la classe politique, Le Pen mis à part, sur les flux migratoires. Un accord raisonnable, reconnaissant d'un côté l'existence d'une immigration régulière et, de l'autre, la nécessité de lutter contre l'immigration irrégulière. Je m'étonne donc de l'attitude du PS. Je ne parle pas des «grands coeurs» qui ont soutenu les sans-papiers, encore que le coeur ne dispense pas de l'intelligence, mais des autres. Il faut tout de même rappeler qu'il y a un peu plus d'un an, Jospin a approuvé les lois Pasqua devant Chirac, à l'exception des textes visant les parents d'enfants français. Quant à Rocard, il se présente dans le Monde de samedi comme un tenant de l'immigration régulière. Mais en 1989, j'étais alors président de l'OMI, quand j'ai dit qu'il y avait 100.000 entrées régulières par an, il m'a engueulé! Il tenait alors un discours «immigration zéro». En matière d'immigration, ce sont les socialistes qui ont pris les premières mesures de rigueur, et je les en félicite. Quant à ceux qui se disent contre l'immigration irrégulièr