La patronne du café des Matelots est remontée. Contre le continent et ces messieurs des grands bureaux, préfecture et conseil général fourrés dans le même sac. Son fils, qui travaille aujourd'hui à Paris, doit payer plein tarif pour rallier son île natale, soit 86 francs aller-retour. Comme un Suédois qui ne viendra ici qu'une fois dans sa vie, alors que le billet des résidants à l'année ne coûte que 20 francs. A Belle-Ile-en-grogne, la protestation n'est pas limitée aux seuls parents concernés: tous les insulaires maugréent contre les tarifs sans ristourne imposés à leurs enfants ou à ceux de leurs voisins. Et aujourd'hui, à Vannes, sur la terre ferme, les quatre maires des communes de Belle-Ile doivent rencontrer le préfet du Morbihan. La proposition d'assimiler les descendants directs des résidants aux militaires et chômeurs à mi-tarif n'a pas calmé la rouscaille des Bretons du large. Le 21 août, 700 manifestants et trois bateaux de pêche ont bloqué toute la journée le port du Palais où arrivent les navettes maritimes qui font la liaison avec Quiberon. Mille trois cents estivants en fin de vacances ont dû battre la semelle sur le quai. «Bloquer le bateau?, dit le patronne du café. On pourrait bien recommencer le 30 août. Bien sûr, ça gêne un peu le tourisme, mais quand ils font grève à Paris, ils emmerdent bien tout le monde. On n'aurait jamais dû lever le barrage, car en fin de mois, il y a moins de touristes. En promettant cette réunion d'explications le 30 août, le pré
Vague de grogne à Belle-Ile contre le bateau trop cher
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publié le 30 août 1996 à 9h03
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