Henri Emmanuelli, député des Landes, est chargé de conduire le débat qui s'ouvre au Parti socialiste sur ce que sera la politique économique et sociale du PS s'il revient aux affaires. A l'occasion de la présentation par Alain Juppé de ses mesures fiscales, il esquisse les pistes de la gauche.
Quelle serait aujourd'hui une réforme fiscale «de gauche»?
Nous allons en débattre pendant trois mois. mais il ne fait pas de doute que nous aurons une double préoccupation: réduire les inégalités et rechercher davantage de croissance. Il faut pour cela rééquilibrer l'impôt entre les revenus du capital et ceux du travail au bénéfice de ces derniers. Il faut aussi revoir la fiscalité patrimoniale là aussi les écarts sont trop grands: 5% de la population détient 40% du patrimoine. Et 25% des Français n'en possède, ensemble, que 1%!
Une réforme fiscale de gauche, ce serait donc de remettre un peu de justice dans tout cela. Mais également de bâtir une fiscalité qui facilite l'emploi. Aujourd'hui, l'ensemble des cotisations sociales patronales et salariales , la CSG, la taxe professionnelle, est assis principalement sur les salaires. Avec la mondialisation de l'économie, le travail est une denrée fragile. Pourtant c'est le seul facteur de production qui produit de l'intégration sociale. Si l'on veut lutter contre le chômage, il faut libérer l'emploi des cotisations et des impôts (comme la taxe professionnelle) qui pèsent sur lui. Ce qui veut dire remplacer les cotisations salariales par une CSG dont l'assiette serait élargie à tous les revenus, et