Les habitants
Canal +, 22h15, film. Alex van Warmerdam vient de rencontrer un succès pointu auprès des cinéphiles français avec la Robe, toujours à l'affiche. En 1992, il avait déjà trouvé son public avec ce magnifique les Habitants, mélange déconcertant de Keaton et de Tati à la sauce hollandaise. Venu de la peinture et du théâtre, Warmerdam sait injecter du graphisme dans ses plans tirés au couteau. Il raconte ici la triste trajectoire de quelques habitants d'un lotissement inachevé du début des années 60. Pendant que le facteur (joué par le cinéaste lui-même) s'amuse à décacheter les lettres, apprenant ainsi que le garde-chasse est stérile, le boucher convoite son épouse qui se refuse à lui tandis que leur fils, peinturluré de brou de noix, se fait appeler Lumumba. D'un érotisme sec, ce mélodrame délirant prend parfois des allures d'Edward Hopper filmé. Avant que la fable ne vire au délire, on aura assisté au désastre quotidien de ces existences triviales, scénographiées en beaux plans larges et raides, de véritables vignettes qui savent passer, sans qu'on n'y prenne garde, de l'objectif absolu au subjectif furtif.
Harley Davidson et l'homme aux santiags M6, 20h45, film. Ce film de l'assez peu connu Simon Wincer met aux prises deux acteurs américains actuellement en phase pathétique mais qui connurent leur heure de gloire. D'un côté Mickey Rourke, dans le rôle de Harley Davidson, personnage qui roule à moto et dont le QI est à peu près égal à celui d'une calandre, et de l'a