Ministre délégué en charge des Télécommunications, François Fillon était le week-end (nous sommes en mars 1997,ndlr) dernier à Serre-Chevalier pour un colloque sur le télétravail. L'occasion de lui poser quelques questions sur son usage des nouvelles technologies au quotidien.
Comment le ministre chargé des Télécommunications se sert-il des nouvelles technologies de l'information?
Quand je suis arrivé il y a deux ans, il n'y avait pas d'ordinateur dans le bureau du ministre. Ça n'a pas posé de problème lorsque j'en ai demandé un, mais en revanche, pour les accès Internet, on m'a répondu: «Vous n'y pensez pas, c'est interdit.» J'ai insisté et je l'ai obtenu, mais les techniciens n'arrivaient pas à paramétrer. J'ai donc fait venir l'informaticien du conseil régional de la Sarthe pour m'installer le réseau. C'était il y a deux ans. Aujourd'hui, mes collaborateurs ont pris l'habitude de correspondre avec moi par e-mail. J'ai deux boîtes aux lettres. Une adresse privée que ne connaissent que mes collaborateurs, quelques amis, et mes deux frères avec lesquels on correspond beaucoup comme ça. L'un est médecin, et quand il opère je n'ose pas lui téléphoner de peur de le déranger: j'ai l'impression que pour me répondre il va laisser le scalpel dans l'oeil de son patient. L'autre est musicien et m'envoie des enregistrements de ses morceaux. Sur cette adresse, je reçois une vingtaine de messages par jour. Sur l'autre, celle du ministère, c'est phénoménal: une bonne centaine quotidiennement, je ne peux pas répondre à tous. Mais quand je peux, je le fais. Pour ce qui est de la gestion de mon