Après avoir sans succès tenté de réclamer la saisie de son brûlot, Guerres secrètes à l'Elysée, Gilles Ménage, ancien directeur de cabinet de François Mitterrand, poursuivait hier le capitaine Paul Barril devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.
Dans son best-seller, l'ex-supergendarme aurait désigné Ménage comme le «commanditaire de l'assassinat» de François de Grossouvre, ami intime de Mitterrand, qui, officiellement, s'est suicidé le 7 avril 1994 à l'Elysée avec un 357 Magnum.
Gilles Ménage, qui avait quitté la présidence en 1992 pour prendre la tête d'EDF, demande 5 millions de francs pour laver son honneur. Michel Charasse, ex-conseiller spécial du Président, guère mieux traité dans l'ouvrage, avait chiffré le sien à 2 millions. Finalement, juste avant le procès, il a transigé à 200 000 francs avec les avocats de Barril et s'est désisté. L'audience y a perdu bien sûr la verve légendaire du sénateur PS du Puy-de-Dôme, mais elle se resserre autour des deux véritables protagonistes de la pièce. A l'Elysée, Barril et Gilles Ménage se sont à peine croisés entre deux portes. Mais, depuis, ils se vouent une haine sans fin et croisent le fer au gré des scandales qui ont entaché les deux septennats de François Mitterrand, notamment celui des écoutes téléphoniques illégales pratiquées par la cellule. La disparition brutale de «son ami» François de Grossouvre n'est pas un suicide, soutient l'ancien gendarme reconverti dans la protection des chefs d'Etat étrangers.