Puisque la droite ne doit pas être «bonasse ou mollassonne»,
Philippe Séguin, comme le reste de l'opposition, s'est employé, hier, à jouer les opposants modèles. Et, pour se faire, le président du RPR, invité sur TF1, au lendemain de l'intervention du Premier ministre Lionel Jospin, a récité son petit Chirac. Reprenant mot pour mot les critiques du président de la République sur le plan emplois-jeunes de Martine Aubry formulées fin août en Conseil des ministres et réitéré la semaine dernière à Troyes, le député-maire d'Epinal a affirmé: «Ce sont les entreprises qui créent l'emploi privé et public.» Et de souligner que ces emplois, ainsi créés dans l'éducation nationale et la police, étaient «des emplois publics en devenir».
Le président du RPR s'est employé à donner des gages à son électorat alors que près de la moitié du groupe gaulliste n'a pas voté pour le texte Aubry à l'Assemblée et que lui-même avait reconnu auparavant avoir «beaucoup hésité», avouant que «si l'intention est louable et légitime, il n'en demeure pas moins que la démarche n'est pas la bonne».
Après avoir tâtonné, l'opposition semble donc décidée à s'opposer comme en témoigne, hier, le début de la discussion au Sénat sur le texte Aubry. Sur les 35 heures et la conférence salariale comme sur le projet de budget 1998, Philippe Séguin s'est retranché derrière le flou gouvernemental pour renvoyer le Premier ministre dans une «alternative» impossible: «Ou il confirme une mauvaise promesse ou il se renie», a-t-i