Menu
Libération

Immigrés: Jospin rattrapé par la gauche morale. Les critiques contre le texte de Chevènement se multiplient.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 octobre 1997 à 10h02

Pour Lionel Jospin, le dossier de l'immigration est un cauchemar

entêtant. Il croyait le débat apaisé et revoilà les intellectuels qui pétitionnent, la Commission des droits de l'homme qui lui demande de revoir sa copie, et sa majorité qui la joue très plurielle. Sans voix pour les sans-papiers, absent des manifs anti-Debré, il était devenu, au printemps dernier, la cible de la gauche intellectuelle. Il est aujourd'hui Premier ministre. Et l'affaire pourrait finir par chasser l'anticyclone qui plane sur sa tête. Jean-Pierre Chevènement l'a bien senti, qui a immédiatement foncé dans le tas des pétitionnaires, «des irresponsables qui ne savent pas ce qu'ils signent. Quand j'ai des interlocuteurs de pays africains, ils le comprennent parfaitement, alors je pense que d'éminents intellectuels en France peuvent aussi le comprendre».

Le problème, c'est que même des gens aussi «responsables» que Robert Badinter et un organisme aussi respectable que la Commission des droits de l'homme sont très critiques envers les textes gouvernementaux sur l'immigration (lire ci-contre). Mardi, lors d'une réunion du groupe socialiste au Sénat ­ prié par le PS, en janvier 1997, de faire oublier l'absence de ses députés lors du débat sur la loi Debré en décembre 96 ­ Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, a clairement dit à Lionel Jospin: «Moi, je ne veux pas me dédire par rapport à ce que je disais au mois de février.» «Le texte est équilibré mais le Parlement peut en débattre», lui a répondu le P