Saint-Jean-de-Luz, envoyés spéciaux
Décidément, les «compagnons» du RPR ne savent plus à quels saints se vouer. Il y a trois mois, aux assises qui consacraient Philippe Séguin à la tête du mouvement gaulliste, ils conspuaient Edouard Balladur. Hier, aux journées parlementaires à Saint-Jean-de-Luz, ils lui ont déroulé le tapis rouge. Et encore, si ce n'était qu'une question de personne" mais, même sur les propositions, c'est la navigation à vue, quand ce n'est pas un changement de cap complet. Sauf sur un point: ils sont l'opposition, ils s'opposeront à tout. C'est basique, mais ça rassemble. «Nous allons en découdre ["] contre ce gouvernement qui avance à la godille entre les indulgences narcotiques des unes et les exigences étatiques des autres ["], contre ce gouvernement qui s'acharne à pratiquer la gonflette sur le Front national», a résumé Philippe Séguin.
Edouard Balladur, lui, n'a pas raté son come-back. Conscient du vide à combler, il a joué la carte du catastrophisme et s'est posé en recours. «Aucun décret de la providence ne nous garantit l'immortalité», a-t-il observé avec exemples à la clé: la disparition du MRP, l'effondrement du Parti radical et du PCF. Ou même, petite provoc': «Le mouvement gaulliste, à l'apogée en 1947, n'était plus, dix ans après, que l'un des groupes les plus faibles de l'Assemblée. Et pourtant, en 1957, de Gaulle était vivant avec son immense prestige intact"» C'est dire. Lui-même s'est bien gardé de citer le nom de Chirac, même s'il a rajou