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Libération

Aubry contre Strauss-kahn. Le choc du duo de jospin. Enquête sur les relations conflictuelles des deux ministres.

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publié le 8 octobre 1997 à 11h32

Un conseiller de Matignon s'en étrangle: «Franchement, est-ce le

moment de préparer l'après-Jospin?» Cela fait quelques années qu'au Parti socialiste, on potine sur la guéguerre des nerfs: Dominique Strauss-Kahn vs Martine Aubry. Un amuse-gueule pour alimenter les cancans. Mais, désormais, le premier est ministre des Finances, la seconde ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Désordre. Officialisée à l'occasion de la préparation de la Conférence sur l'emploi de vendredi, la broutille est devenue brouille. Dans la tradition des grands duos, Fabius-Jospin, Bérégovoy-Cresson, Juppé-Séguin, avec flinguages dans le dos, paranoïa des entourages et désordres politiques à la clé. Au point que, le samedi 27 septembre, en préambule à une réunion de travail en petit comité, Lionel Jospin a rappelé ses deux ministres à l'ordre, leur demandant de «calmer le jeu», de «ne pas en faire trop».

Car, par-delà le classique jeu de rôles entre Bercy et la Rue de Grenelle, par-delà aussi les inimitiés personnelles, c'est bien d'une compétition politique frontale qu'il s'agit, avec, comme enjeu, déjà, l'héritage de Lionel Jospin. Ce qui, évidemment, n'est pas acceptable aux yeux du Premier ministre.

Dès la formation du gouvernement, celui-ci savait le risque qu'il prenait. Il voulait Dominique Strauss-Kahn (alias DSK) au ministère des Finances. Cela fait plus de quinze ans que DSK travaille pour Lionel Jospin. Brillant, cynique, et charmeur, «il fascine Lionel», note un proche. Même son côté jet-s