Engagé dans un bras de fer avec la gauche de sa majorité, le
gouvernement va-t-il trouver la voie pour se sortir à moindre frais du «piège» de la loi Chevènement sur l'immigration? Invité hier des députés socialistes, le ministre de l'Intérieur a tenté de se faire conciliant. «Mon texte est bon, a-t-il dit en substance, mais vous pourrez l'amender.» Un discours entendu par nombre de députés du PS comme une volonté de calmer les ardeurs sur les sujets qui fâchent, tels la durée de rétention qui pourrait être revue à la baisse ou le certificat d'hébergement qui pourrait être supprimé. L'entourage du Premier ministre a d'ailleurs aussitôt confirmé les ouvertures du ministre de l'Intérieur. Dans le même esprit, une cinquantaine de députés et sénateurs socialistes, hostiles ou non au projet, se sont rencontrés hier, au Sénat, pour tenter d'aplanir leurs différends. «Le texte pourra être raisonnablement amendé», a noté Catherine Tasca, présidente de la commission des lois. «A la fin du processus législatif, de facto, seront abrogées les dispositions essentielles des lois Pasqua-Debré-Méhaignerie, a assuré Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS. Le débat parlementaire va s'ouvrir. Nous allons examiner le projet sereinement. (") Le résultat sera très positif.»
L'heure est aux concessions. «Il pourrait y avoir des modifications», expliquait-on hier à Matignon, étant entendu que «la position du gouvernement ne sera pas modifiée dans son équilibre général». Le gouvernement ne compt