«Le gouvernement n'a pas choisi de donner des papiers à tous. ["]
Les personnes dont la demande sera rejetée devront quitter notre territoire.» Hier, à deux jours de l'examen par le Conseil des ministres des projets de loi sur l'immigration, Lionel Jospin a tranché. Sans nuances. Réservant au journal le Parisien la primeur de ses déclarations, le Premier ministre a signifié qu'il n'était pas ébranlé par les arguments des pétitionnaires, partisans d'une régularisation de tous les sans-papiers qui en ont fait la demande. «Cela a été dit dès le mois de juin», a-t-il ajouté. Et, comme pour en finir avec la question: «Le gouvernement travaille actuellement à la mise au point de mesures qui doivent les aider, de retour chez eux, à monter des projets qui contribuent au développement de leur pays.» Des mesures concrètes d'aide au retour devraient être annoncées dans les dix jours.
Eludant le terrain glissant des promesses et des symboles, Lionel Jospin se montre tout aussi inflexible à propos des projets de loi du gouvernement: «Les lois Pasqua-Debré seront remplacées par une législation nouvelle qui marque une rupture profonde avec la situation antérieure», affirme-t-il, citant le Haut Conseil à l'intégration, qui applaudit au projet, mais pas la Commission des droits de l'homme, qui l'estime «insuffisant» et a proposé plus de trente mesures pour l'améliorer. Il est vrai qu'après quelques jours houleux qui avaient vu ladite commission rendre un avis sévère, Robert Badinter annoncer