Les socialistes iront tenir congrès à Brest. Dussent-ils mettre des
casques à boulons dans le coffre des Safrane ministérielles. C'est la décision prise hier soir par François Hollande à l'issue du bureau national, rue de Solférino. Il est sorti quelques minutes pour annoncer sa décision à la presse, après avoir entendu les ténors socialistes dire combien ne pas aller à Brest ressemblerait une fuite devant la contestation sociale qui agite les arsenaux de la rade: «Tenir un congrès à Brest ne va pas de soi. Après avoir évalué la situation et les risques, j'ai décidé de le maintenir.» Déclaration à la première personne, pour un premier secrétaire délégué réputé peu tranchant. «C'est ma responsabilité. Cette décision, je l'ai prise tout seul», confie-t-il. Il n'a pas téléphoné à l'hôtel Matignon pour demander la permission. Le Premier ministre, présent au bureau national pour parler de sa conférence pour l'emploi, avait déjà quitté les lieux.
«Une histoire de fous», lâche un hiérarque socialiste. Car Lionel Jospin ne voulait pas aller à Brest. Hier après-midi, les députés socialistes du Finistère l'ont vu. Ils en ont conclu que la Bretagne avait perdu son congrès. Le premier secrétaire fédéral du département tenait prêt un communiqué rageur, qu'il voulait diffuser une fois la décision officialisée.
En Bretagne, les élus socialistes fulminaient, et promettaient de rester chez eux du 21 au 23 novembre, jours du congrès pour lequel un nouveau lieu avait été trouvé: le Palais des Ex