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Libération

Le credo subversif des cathos de gauche. Réunis en colloque, ils veulent changer les valeurs du monde du travail.

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publié le 15 octobre 1997 à 11h58

«Il faut penser à la qualité de vie dans le travail. Et, même s'il

n'est pas encore en voie de canonisation, il serait bon de relire un des grands pères de l'Eglise, Karl Marx», lance le père Luc Pareydt devant un cénacle ravi. Entendre un prêtre se référer au marxisme pour rappeler les notions d'aliénation et d'instrumentalisation de l'individu n'est pas si fréquent. De fait, le 6e Forum des communautés chrétiennes (association fondée en 1858) sur le thème «le travail en révolution, vivre autrement», qui s'est tenu ce week-end, n'a pas manqué de dérouter avec bonheur les quelque 2000 participants réunis au Cnit de La Défense (Hauts-de-Seine). Nous étions alors au lendemain de la conférence matignonesque sur les 35 heures et personne ne savait ce qu'il allait advenir du patron des patrons, Jean Gandois. A posteriori, les propos guerriers du patronat et les références marxistes de ce colloque trouvent, avec la démission du n° 1 du CNPF, un écho tout particulier. D'autant que la «dominante» chrétienne ­ via ses réseaux syndicaux et associatifs ­ a toujours été un partenaire à part entière du paysage social français. Fort donc d'un public studieux de chefs d'entreprise, de têtes de réseaux, d'économistes, mais aussi d'une centaine de chômeurs, le colloque a rassemblé ces chrétiens en prise avec la chose publique, soucieux de dépasser un débat politique dont ils ont souvent anticipé les idées. Petites fourmis de la solidarité qui ­ en marge des partis politiques ­ ont souvent