Menu
Libération

Le numéro trois de l'Elysée passe au privé. Il était depuis des mois en guerre avec Dominique de Villepin.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 octobre 1997 à 11h56

Jean-Pierre Denis quitte l'Elysée. Le secrétaire général adjoint a

offert, hier, son pot de départ. Olivier Dutheillet de Lamothe, jusqu'ici conseiller social du chef de l'Etat, devrait le remplacer. Ce chassé-croisé pourrait en annoncer d'autres. Inspecteur des Finances, passé par HEC et l'ENA, proche de Jacques Chirac, dont il avait dirigé l'antenne présidentielle à partir de 1992, Jean-Pierre Denis, 40 ans, a décidé de rejoindre le privé. Il est vrai que, depuis deux ans, ses relations avec le secrétaire général Dominique de Villepin n'ont pas cessé de se détériorer. Surtout depuis l'annonce de la privatisation de Thomson. Jacques Chirac, sous la pression d'Alain Juppé et de Dominique de Villepin, avait finalement, en octobre 1996, privilégié la solution Lagardère contrairement au choix d'Alcatel que Jean-Pierre Denis préconisait. Et que le gouvernement de Lionel Jospin a finalement enteriné quelques heures avant l'annonce de sa démission. Question symbole, ça ne pouvait pas mieux tomber pour Jean-Pierre Denis.

Excédé de se voir privé d'informations et court-circuité sur certains dossiers par Villepin, Jean-Pierre Denis agitait depuis plusieurs mois l'idée de son départ. Jacques Chirac, qui apprécie mal les tensions dans son équipe, s'y était jusqu'à présent refusé, expliquant à son collaborateur: «Vous avez huit ans de moins que Villepin, c'est à vous de vous écraser.» Echange de bons procédés, à en croire certains conseillers, Jean-Pierre Denis ne manquait pas de rappel