Entre 7 000 et 10 000 riverains de l'aéroport de Roissy ont
manifesté samedi, à Paris, entre les places de la République et du Colonel-Fabien, pour protester contre le doublement des pistes décidé, le 23 octobre, par Jean-Claude Gayssot, ministre communiste des Transports. «L'extension de Roissy va se traduire par une augmentation des nuisances sonores pour un million d'habitants de la région nord de l'Ile-de-France», dénonce Claude Carpentier, président de l'Advocnar, principale association de défense des riverains. «Aujourd'hui, il y a un avion qui passe toutes les deux minutes au-dessus de mon jardin. Avec deux pistes de plus, je n'ai plus qu'à m'enfermer dans mon pavillon», ironise Isabelle, la trentaine, habitant Saint-Brice (Val-d'Oise). «Il faut rester mobilisés car le projet prévoit de tripler le trafic dans les années à venir», affirme Fabio Lunazzi, de Val-d'Oise Environnement.
Dès le départ du cortège, les maires, députés et autres conseillers régionaux parés de leur écharpe tricolore se sont vus gentiment rejetés en queue de peloton. C'est la première fois depuis 1992, début de la mobilisation, que les élus sont ainsi tenus à distance. «Le mot d'ordre principal, c'est: "Trahison. Sur ce dossier, nous avons été lâchés par les politiciens de tous bords», explique Claude Carpentier. Devant le cimetière du Père-Lachaise, les manifestants ont déposé symboliquement un cercueil: «Nous enterrons là nos illusions.»
Même Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste in