Avec le procès Papon, «un catalyseur rêvé», Philippe Séguin tient sa
tribune. Et peut exploser. Se poser comme le défenseur du général de Gaulle, du gaullisme, de la France libre, de la France. «Assez! Assez! Assez!», clame le président du RPR, hier, dans le Figaro, en accusant les socialistes de profiter de ce procès pour faire celui du fondateur de la Ve République et d'«entretenir une atmosphère délétère» qui ne peut profiter qu'au FN. Hasard, quelques heures plus tard, en écho, c'était au tour de Maurice Papon de dénoncer dans le prétoire du palais de justice de Bordeaux la campagne menée «contre la France et la République».
La charge séguiniste est lourde. Et Lionel Jospin a eu beau jeu de répondre à la «philippique» du président du RPR que les socialistes s'étaient toujours bien gardés de faire le procès du gaullisme. Qu'importe. En agitant la fibre patriotique, comme il avait su le faire au moment de Maastricht, Philippe Séguin réussit, cette fois, à se faire entendre. Ce qui n'était pas le cas depuis son élection à la tête du RPR.
Coincé entre Jacques Chirac et les balladuriens rentrés dans le sérail, le député-maire d'Epinal s'est retrouvé très vite en porte-à-faux. Sur l'euro comme sur les thèses libérales défendues par Nicolas Sarkozy ou Edouard Balladur, qui ne sont pourtant pas sa tasse de thé. Au sein même du RPR, l'équipe provisoire qu'il anime n'a pas encore réussi véritablement à s'imposer et le débat lancé dans les fédérations patine un peu, laissant sur leu