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Libération

Moscovici, pèlerin de l'Europe en banlieue. Le ministre des Affaires européennes a tenté de convertir des ouvriers et des lycéens.

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publié le 22 octobre 1997 à 10h29

Comme tout ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici s'est

assigné la rude tâche «de rendre l'Europe populaire». Hier, il empoignait son bâton de pèlerin, pour sa première opération de «terrain», une journée à «rencontrer toutes les populations pour écouter leurs préoccupations» et, si possible, les «réconcilier avec la construction européenne». Direction: Mantes-la-Ville, cité ouvrière des Yvelines, symbole des maux de la banlieue, mais aussi d'une volonté d'ouverture sur l'Europe, dont témoigne l'activisme de cette municipalité socialiste, dotée depuis six ans d'un «Monsieur Europe» et impliquée dans de nombreux programmes financés par Bruxelles.

La journée démarrait par une démonstration des manques de l'Europe sociale: une rencontre avec les délégués CGT de l'usine de moteurs Sulzer. Quelques mois après leur rachat par le groupe finlandais Wartsilä, les 438 salariés ont brutalement appris la réduction de moitié de leurs effectifs. Convaincus que la multinationale finlandaise n'a racheté Sulzer que «pour tuer un concurrent», les élus du comité d'entreprise (CE) s'angoissent de l'absence de dialogue avec la nouvelle direction. Wartsilä a bien un CE européen, mais «ce n'est qu'une chambre d'enregistrement où on nous présente surtout des chiffres». Même pour le préfet, «le finlandais est loin», et un coup de pouce du gouvernement ne serait pas de trop pour amener Wartsilä à la table de négociations.

Moscovici opine. Il assure que les ouvriers «doivent obtenir des gara