Le conseil national du RPR a lancé, le 27 septembre, un débat dans toutes les fédérations sur l'Europe, l'avenir du mouvement gaulliste et son organisation. Chargé de la réforme des statuts dans l'équipe provisoire, Charles Pasqua, président du conseil général des Hauts-de-Seine, prend ses distances avec les thèses libérales défendues par Edouard Balladur ou Nicolas Sarkozy, numéro 2 du RPR.
Vous lancez une «adresse aux compagnons». Le débat au sein du RPR ne se déroulerait-il pas dans le sens que vous voulez?
Si. Il est même très large, mais on n'a pas donné à nos compagnons des textes sur lesquels ils pourraient se prononcer. Du coup, ils sont un peu troublés et ressentent ce manque de repères. Il est donc nécessaire de recadrer les choses. Et de prendre parti contre les thèses libérales qui gagnent le RPR" Je ne me détermine pas par rapport à elles. Mais en fonction des idées auxquelles je crois. Je suis convaincu que la liberté est le principal moteur de l'économie. Seulement, pour moi, ce libéralisme ne doit pas être pur et dur comme dans les pays anglo-saxons. Pour les gaullistes, l'Etat a le devoir d'intervenir pour rétablir l'égalité des chances entre les hommes et les territoires. On ne peut pas confier au seul marché le soin de réguler la vie des citoyens ou celle des Etats européens.
Vous dénoncez une nouvelle fois l'euro et vous réclamez un référendum sur le traité d'Amsterdam. Ne vous sentez-vous pas un peu seul?
Non. Même si les Français ont ratifié à une très courte majorité le traité de Maastricht, je ne suis pas sûr qu'ils se rendent compte de ce qui va se produire. Si le franc doit disparaître, je souhaite que cela ne soit pas clandestinement.
Ne mettez-vous pas en difficulté Jacques Chirac?
J'ai très bien vu que la construction européenne et la