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Libération

La Calédonie s'échauffe autour du nickel. Eramet annonce une nouvelle usine. Colère des indépendantistes.

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publié le 25 octobre 1997 à 10h39

Sydney correspondance

Le gouvernement aurait souhaité que le PDG de la SLN-Eramet se fasse discret. Mais Yves Rambaud, avant de quitter aujourd'hui la Nouvelle-Calédonie, a pris tout le monde de court en annonçant le projet de construction d'une nouvelle usine de transformation du nickel, en collaboration avec la société australienne Queensland Nickel, dans la province nord. C'est-à-dire en terre indépendantiste, où le FLNKS a l'intention, lui aussi, d'implanter une usine de traitement, avec les Canadiens de Falconbridge pour partenaires.

Sur le plan technique, les deux projets ne peuvent se faire concurrence, car les procédés métallurgiques et, surtout, les minerais utilisés ne sont pas les mêmes. Garniérite pour les indépendantistes, latérite pour la SLN-Eramet. Mais le nickel, au-delà des enjeux économiques, est devenu sur l'île un minerai de nature passionnelle. Pour alimenter leur future usine, les indépendantistes ont besoin d'un des massifs qui appartiennent à la SLN-Eramet, dont le patron refuse de se laisser dépouiller. Il y va, dit-il, de la pérennité de Doniambo, la seule usine du sud du pays. Pas de nickel? Pas de discussions politiques sur l'avenir du territoire, rétorquent les indépendantistes. Et, sur les murs de Nouméa, des graffitis rageurs exigent de «Rambo» qu'il s'en retourne à Paris.

Ennuyé, le gouvernement lui a demandé d'écourter son séjour, mais Yves Rambaud est resté pour dévoiler un projet dans lequel les indépendantistes n'ont vu qu'une manoeuvre de