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Libération

Gaullisme, démocratie interne, FN: la base RPR en crise. Depuis la sévère défaite de juin, les militants osent questionner le fonctionnement et la ligne du RPR. Ils se divisent sur l'attitude à adopter face à Le Pen.

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publié le 27 octobre 1997 à 10h40

«Il n'est pas mal venu de se demander si un mouvement gaulliste sert

encore à quelque chose, s'il a un message et lequel.» Cette question existentielle posée par Philippe Séguin lui-même, les militants RPR tentent en ce moment d'y répondre «à la base», dans chacune des circonscriptions du mouvement (elles correspondent au découpage législatif). Peu habitués à s'exprimer, ils osent désormais tempêter. Au-delà des coups de gueule, le risque de marginalisation de la droite républicaine, comme cela se dessine actuellement chaque dimanche d'élections cantonales partielles, hante les esprits. Conscients qu'il en va de la survie du gaullisme, les militants RPR n'entendent pas être inertes: changement du mode de fonctionnement interne, critique des stratégies de leurs dirigeants, remise à plat des certitudes, réexamen des valeurs identitaires du mouvement: ils ne s'autorisent aucun tabou. Les compagnons du canton de Mennecy, dans l'Essonne, incarnent assez bien ce nouvel état d'esprit. Son délégué, Gérard Hébert, 37 ans, chargé de mission au cabinet du maire d'Etampes, lance ce soir d'octobre, sous forme de boutade, un cri du coeur: «Vous la connaissez, vous, la ligne actuelle du RPR? Il n'y a pas de ligne.» Ici, pas de propos convenus ni de retenue dans la parole. Si l'état d'esprit combatif et l'envie d'en découdre avec «les écolo-socialo-cocos» restent intactes, plus question cependant de partir au combat sans conditions. Ni de donner carte blanche à «la direction provisoire du