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Libération

Jacques Chirac et Helmut Kohl sont très smart .Ils ont inauguré hier les chaînes de montage de la petite auto.

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publié le 28 octobre 1997 à 10h46

Hambach envoyé spécial

Après Disneyland, voilà Smartville. Ça sonne comme Alphaville. Et si ce parc industriel, le plus grand d'Europe, tout près de Sarreguemines et à quelques kilomètres de la frontière allemande, n'a rien à voir avec le film de science-fiction de Godard, son futurisme y renvoie: une usine modulaire en forme de croix pour une voiture de ville modulaire, la Smart créée par l'allemand Daimler-Benz et le suisse SMH-Swatch avec le concours de la Sofirem (Société financière pour favoriser l'industrialisation des régions minières). Tout est blanc et clean. Les ouvriers sont des «opérateurs», les cadres des «animateurs». Les premiers sont en polo orange et salopette marron-vert. Les seconds en polo orange et pantalon marron-vert. Ils sont 800 actuellement, et 2 000 d'ici deux ans quand l'usine tournera à plein et sortira ses 200 000 Smart à l'année avec un temps de production de 4h30 par véhicule, un record. Ils se tutoient tous et s'appellent par leurs prénoms. Et c'est donc tout normalement que le chef de l'Etat, Jacques Chirac, et le chancelier allemand, Helmut Kohl, élevés au rang de super-VRP, se sont donc donné du tu et du «cher Jacques» et du «cher Helmut» en se retrouvant, hier matin, à la tour sud-ouest du bâtiment 4-21 où, après avoir coupé le cordon inaugural, ils ont visité la chaîne de montage dans l'«aile 2000», puis la chaîne de finition dans l'«aile 4000».

Autour du président français, ça parlait beaucoup allemand. Même Christian Pierret, secrétaire