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Libération

Une voiture très disputée. Le créateur de la Smart s'est heurté à la suprématie de Mercedes.

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publié le 28 octobre 1997 à 10h46

Hambach envoyé spécial

Smart joue à guichets fermés. Pour la très officielle inauguration de son site de production, la petite dernière du consortium Mercedes-Swatch remplit les gradins. A la tribune, le staff MCC (Micro Compact Car, la société créée pour la naissance de la petite auto) s'enivre d'européanité et d'efforts partagés entre Français, Suisses et Allemands. Dans la salle, la presse se tasse, jusqu'à ce qu'un petit bonhomme, engoncé dans son costume bleu, s'asseye, tout au fond, discrètement. C'est Nicolas Hayek, patron de Swatch et créateur de cette petite voiture de 2,50 mètres. Il n'a pas sa place à la tribune. Spolié de son joujou? «Pas du tout», s'emporte l'entrepreneur suisse. Vite repéré, l'homme va tenir sa propre conférence, à l'écart, drainant dans son sillage la moitié de la salle. «Bien sûr, la Smart d'aujourd'hui n'est pas exactement celle que j'avais conçue, continue-t-il. Sa motorisation notamment est assez différente de ce que je souhaitais.» Un responsable de Mercedes le coupe dans son élan et lui conseille de ne pas perturber la conférence de presse, la vraie. Hayek s'éloigne encore, toujours suivi par la forêt de caméras. S'il est venu aujourd'hui, c'est pour présenter sa propre version de la Smart, la Swatch Mobile hybride, à moteur électrique et thermique à la fois. «Je l'ai placée sur la route de Chirac, il ne pourra pas la manquer.» Le petit sourire malicieux du boss de Swatch évoque ses récents démêlés avec Mercedes, partenaire du projet dep