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Libération

35 heures: le gouvernement part à la conquête du patronat. L'accueil en Lorraine a été moins virulent que prévu.

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publié le 4 novembre 1997 à 13h15

Nancy et Pompey, envoyé spécial.

Les patrons sont bizarres. Ils ont hurlé si fort contre les 35 heures que Dominique Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie, a dû leur promettre qu'il allait «sillonner la France», avec ses quatre secrétaires d'Etat, pour justifier la décision prise le 10 octobre lors de la conférence sur l'emploi. Le coup d'envoi de l'opération séduction ­ baptisée «A la rencontre des acteurs économiques et sociaux» ­ était donné hier par Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie. Promu VRP de Bercy pour l'occasion, il avait invité une trentaine de chefs d'entreprise lorrains pour une «réunion de travail» dans les salons de la préfecture à Nancy.

On attendait donc des hauts cris, des menaces, des supplications, des coups de gueule, des attaques sur le thème «vous allez tuer l'industrie française». Et puis rien, ou presque. Tout juste une touche d'inquiétude, un léger vague à l'âme, à peine troublés par des récriminations formulées sur un ton très courtois. On était loin, très loin, des déclarations tonitruantes d'un Jean Gandois appelant ses troupes à se mettre en quête d'un «tueur» pour le remplacer à la tête du CNPF.

Christian Pierret lui-même s'en est étonné. Il y a un peu plus d'un mois, le 23 septembre, il se faisait huer par plusieurs milliers de patrons déchaînés à Bercy, lors d'un grand raout sur l'emploi des jeunes organisé par l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), le bras armé du CNPF. Le souvenir reste cuisant pour le sec