Il l'a dit presque en rigolant. «De toute façon, on ne satisfera
jamais assez l'opinion. Quand on n'aura plus qu'un seul mandat, on nous demandera le tourniquet. (") On n'a pas fait tout ce qu'on a fait pour en faire cadeau à la droite.» En fait, Michel Delebarre ne rigole pas du tout. Le maire (PS) de Dunkerque, député du Nord, vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, président de l'association des maires de grandes villes de France, a mal à son cumul. Il l'a dit, mercredi, en réunion du groupe socialiste qui débattait du non-cumul des mandats. Il a même réussi à s'attirer quelques sermons. «C'est une nouvelle culture politique que l'on veut. On n'a pas le droit d'être en retrait, sur la défensive», lui a rétorqué Frédérique Bredin, députée de Seine-Maritime. Delebarre a bien reçu le soutien timide du député de la Manche, Bernard Cazeneuve, qui a expliqué qu'il «ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis» en clair, on ne décroche une circonscription que parce qu'on est maire , mais guère plus. Quelles que soient les arrière-pensées, le gros des députés n'ose pas moufter. Le 14 octobre, Lionel Jospin ne disait-il pas devant le bureau national du PS: «On avait dit 350 000 emplois-jeunes, on l'a fait; on avait dit transfert des cotisations sociales vers la CSG, on l'a fait; on avait dit les 35 heures, on l'a fait; et, maintenant, on va s'occuper du cumul»? Le Premier ministre, qui terminera les consultations des principaux partis le 12 novembre,