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Libération

La gauche socialiste, la petite opposition à Jospin. A une semaine de leur congrès, les militants PS départagent les motions en lice.

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publié le 15 novembre 1997 à 12h10

Enfin, la dernière ligne droite. Les socialistes tiennent ce

week-end leur congrès départementaux, prélude à leur congrès national, la semaine prochaine à Brest. Il était temps que ça se termine. Les ténors de la Gauche socialiste sont fatigués. Plus d'un mois qu'ils sillonnent la France socialiste pour défendre leur motion. Gare de Bordeaux, Jean-Luc Mélenchon traîne mollement sa valise à roulettes, «je suis le VRP de mon courant». Gare de Dole, au petit matin, Julien Dray souffle: «Plus que deux réunions.» Cette fois ­ c'est une première­ ils jouent seuls contre tous. En clair, seuls contre Jospin, que ni la droite, ni les routiers, ni les pétitions pour l'abrogation des lois Debré-Pasqua n'arrive pour l'heure à fragiliser. Dans ses rêves les plus fous, la Gauche socialiste espère recueillir quelque 15% des voix militantes. C'est dire si elle a revu ses ambitions à la baisse: ils sont loin les 42%, arrachés par surprise en mars 1996, par un habile amendement anti-européen, alors que le PS encore dans l'opposition se repenchait sur sa doctrine. Aujourd'hui la Gauche socialiste ne peut inquiéter Jospin, le tout-puissant. Pourtant le Premier ministre ne prend pas ces brouilleurs d'image à la légère. A peine était-il installé à Matignon, qu'ils lui tombaient dessus pour s'être, disaient-ils, «reniés» à Amsterdam. Début septembre lors des journées parlementaires, Jospin engueulait publiquement Mélenchon, et l'accusait de dériver dangereusement. En vue du congrès, ses fidèles o