Enfin, la dernière ligne droite. Les socialistes tiennent ce
week-end leur congrès départementaux, prélude à leur congrès national, la semaine prochaine à Brest. Il était temps que ça se termine. Les ténors de la Gauche socialiste sont fatigués. Plus d'un mois qu'ils sillonnent la France socialiste pour défendre leur motion. Gare de Bordeaux, Jean-Luc Mélenchon traîne mollement sa valise à roulettes, «je suis le VRP de mon courant». Gare de Dole, au petit matin, Julien Dray souffle: «Plus que deux réunions.» Cette fois c'est une première ils jouent seuls contre tous. En clair, seuls contre Jospin, que ni la droite, ni les routiers, ni les pétitions pour l'abrogation des lois Debré-Pasqua n'arrive pour l'heure à fragiliser. Dans ses rêves les plus fous, la Gauche socialiste espère recueillir quelque 15% des voix militantes. C'est dire si elle a revu ses ambitions à la baisse: ils sont loin les 42%, arrachés par surprise en mars 1996, par un habile amendement anti-européen, alors que le PS encore dans l'opposition se repenchait sur sa doctrine. Aujourd'hui la Gauche socialiste ne peut inquiéter Jospin, le tout-puissant. Pourtant le Premier ministre ne prend pas ces brouilleurs d'image à la légère. A peine était-il installé à Matignon, qu'ils lui tombaient dessus pour s'être, disaient-ils, «reniés» à Amsterdam. Début septembre lors des journées parlementaires, Jospin engueulait publiquement Mélenchon, et l'accusait de dériver dangereusement. En vue du congrès, ses fidèles o