Présent, absent et prétérit. Difficile de conjuguer Alain Juppé à
l'air du temps. Silhouette discrète aux journées parlementaires du RPR de Saint-Jean-de-Luz, début octobre. Fréquentation silencieuse de l'hémicycle, les mardis et mercredis, pour les questions d'actualité. Assiduité qui frise le zèle pour le huis clos des séances de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale. Ponctualité et régularité à la mairie de Bordeaux. Plus agenda surbooké. Comme si l'ancien Premier ministre cherchait à s'assommer d'obligations pour tromper cette «tentation de Venise» qui l'a toujours tenaillé et encore plus depuis l'échec des législatives.
Après s'être longuement interrogé, Alain Juppé a finalement décidé de ne pas raccrocher. Et, pour ne pas rester en apesanteur, il a lancé une association intitulée France moderne. Trois de ses proches collaborateurs l'animent: Maurice Gourdault-Montagne, son ancien directeur de cabinet à Matignon, recasé, depuis, à l'Elysée; Patrick Stefanini, ancien secrétaire général adjoint du RPR; et Philippe Pireyre, directeur de cabinet à la mairie de Bordeaux. Les statuts ont été déposés le 10 octobre, avant tout pour glaner des ressources financières. Mais les locaux n'ont pas encore été trouvés. L'un d'eux, rue Saint-Florentin, à deux pas du consulat américain, a été jugé trop onéreux. Un second a été repoussé pour les mêmes raisons.
Pour l'instant, l'association a donc tout d'une coquille vide. «Elle doit lui permettre de recevoir ailleurs