La mise sur orbite de François Hollande est proche. Et puisque le
plébiscite est à la mode au Parti socialiste, elle s'annonce réussie. Sitôt passé le congrès de Brest, ce week-end, les militants voteront pour leur premier secrétaire le 27 novembre prochain. Ils se sont déjà déplacés en masse pour voter les motions, presque aussi nombreux que pour faire de Lionel Jospin, en février 1995, leur candidat à l'élection présidentielle. Hollande, satisfait, plaisante: «Faut le dire mais pas trop, je ne voudrais pas que Jospin...» Il ne voudrait pas avoir l'air de banaliser les scores à la Jospin. La succession est difficile pour un homme qui n'a jamais été programmé pour ça.
Le temps d'un écho dans la presse, la rumeur avait couru qu'il pourrait devenir ministre, en mars, après les élections régionales, et qu'un autre prendrait sa place. François Hollande avait alors souri: «Heureusement ou hélas, j'en prends au moins pour trois ans.»
«Hélas...», ainsi a-t-il pu penser lorsque Lionel Jospin, en partance pour Matignon, lui tend son fauteuil de premier secrétaire en juin dernier. Lui, l'énarque, spécialiste des questions budgétaires, se serait plus volontiers assis dans un bureau ministériel. Aujourd'hui, il oserait presque un «heureusement». Le boulot de premier secrétaire commence à l'amuser. Il y a eu, c'est vrai, des périodes plus difficiles pour diriger le PS. On a beaucoup dit: s'il est là, c'est parce qu'il ne fâche personne. Fait plutôt rare au PS, l'homme ne se connaît pas d'e