Cayenne, envoyé spécial
Son et lumière tricolore, hier, place de Grenoble, devant la préfecture de Cayenne, l'ancienne maison blanche des Jésuites repeinte à neuf comme les deux énormes ancres de galion devant le portail. Un formidable coup de pinceau. Manière de fêter tout à la fois le voyage de soixante-douze heures de Jacques Chirac en Guyane et le premier anniversaire de la révolte des lycéens, qui coïncide presque jour pour jour avec ce déplacement. Cette fois, plus d'automitrailleuses qui patrouillent dans les rues pour remettre au pas des élèves qui, pendant près de trois semaines, avaient réclamé de meilleures conditions d'enseignement avant d'obtenir satisfaction.
Accompagné du ministre de l'Education, Claude Allègre, et du secrétaire d'Etat aux DOM, Jean-Jacques Queyranne, le chef de l'Etat est acclamé par 4 à 5000 personnes en arrivant sur la place après un long bain de foule - de la mairie au monument aux morts auquel s'est prêté Mme Chirac. Il n'aurait pas voulu de barrière. Il y en a, elles sont dressées au plus près de la tribune. Face au banderolles «On compte sur vous, pas lésé non tombé» pour les commerçants; «l'espoir européen passe par ici» pour l'union patronale; sans oublier les tee-shirts Vive Chirac..., le Président multiplie les «je le sais», version gaullienne de «Je vous ai compris», et lance d'emblée à la foule: «Je suis venu parce que la Guyane souffre ["]. Parce que les Guyanais sont au bord de la détresse. ["] Je sais que vous êtes inquiets, tr