Kourou, envoyé spécial.
Kourou, son centre spatial, sa maquette d'Ariane 5. La tête dans les espaces, Jacques Chirac n'en garde pas moins les pieds sur terre. A Jean-Etienne Antoinette, proche du PSG (Parti socialiste guyanais), le maire de l'ancienne ville des Indiens Galibi, qui fait part de son «pessimisme» relatif aux «retombées spatiales» sur sa commune, donnant pour preuve ses difficultés à financer un troisième collège, le chef de l'Etat répond, tout sourire: «Je comprends parfaitement que vous profitiez de la présence de deux membres du gouvernement pour exprimer vos préoccupations.» Claude Allègre, ministre de l'Education, et de Jean-Jacques Queyranne, secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, font la tête.
Le président de la République ne se lasse pas. Quelques minutes plus tard, devant les chercheurs du centre spatial réunis dans la salle Jupiter, il réaffirme son soutien à la future station habitée Alpha, projet soutenu par les Américains, mais auquel Claude Allègre, ministre de tutelle du centre de Kourou, reste défavorable, car il est hostile aux vols habités. «L'homme dans l'espace est aussi affirmation de notre présence. Par la maîtrise des lanceurs et des vols habités, une nation ou un groupe de nations peuvent en effet acquérir ou conserver le statut de grande puissance», note le chef de l'Etat, avant de «saluer» le spationaute Jean-Loup Chrétien, critiqué ces dernières semaines pour ses prises de position en faveur de la Nasa. Claude Allègre qui, en septembre, avait