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Libération

Petite causerie entre Chirac et jeunes Guyanais

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En visite à Cayenne, le Président a rencontré étudiants et lycéens pendant plus de deux heures.
publié le 26 novembre 1997 à 12h49

Très vite, Jacques Chirac tombe la veste. Devant lui, une centaine de jeunes de Guyane. Pour la plupart, ces lycéens, qui, il y a un an, s'étaient retrouvés à la pointe des grèves et des émeutes qui avaient secoué Cayenne pendant près de trois semaines. Poliment mais sans ménagement, ils posent leurs questions, mélange de spontanéité, d'angoisse, de malaise, d'incompréhension devant la manière dont Paris traite leur département. Drôle d'oral pour le chef de l'Etat qui se prête, lundi, en fin d'après-midi, pendant plus de deux heures, à un cours de travaux pratiques, sans crainte de balayer d'un revers de main protocole et horaire: «Je suis en retard, je m'en fiche éperdument.»

Convictions. Xavier, l'un des dirigeants lycéens: «Quelles solutions proposez-vous aux jeunes qui se retrouvent au chômage, très élevé par rapport à celui de la métropole?» Chirac: «C'est un fléau qui touche pratiquement tous les pays du monde (...). Ça sera long, très long pour le résoudre. Il y a beaucoup de choses à faire et qui sont faites par les gouvernements successifs.» Présent dans la salle, le Guyanais Bernard Lama, le gardien de but du PSG, donne dans le registre grand frère: «J'ai pu avancer grâce au sport. Sans travail, il n'y a rien du tout; l'essentiel, c'est d'avoir des convictions et d'aller jusqu'au bout de ses convictions. Vous représentez une force, il faut que ça porte ses fruits. A nous, Guyanais, de savoir saisir la perche et d'aller plus loin. Prenez votre destin