Un peu de fond, beaucoup d'obstruction. Comme la veille, le
troisième jour des débats sur le droit de la nationalité a vu se succéder artifices de procédure et suspensions de séance. Une tactique, érigée en système, que l'opposition maîtrise à la perfection et que Louis Mermaz, rapporteur (PS) du projet, a qualifiée d'«acharnement administratif». Le gouvernement a riposté en bloquant le vote sur une bonne partie des amendements. La droite a parlé de «débat surréaliste». Et Noël Mamère (RCV) s'est dit «consterné par l'hypocrisie de l'opposition». Au total, en huit heures de débats, une cinquantaine d'amendements au premier article du texte qui en compte 21 ont été examinés. Deux amendements seulement, concernant le mode d'acquisition de la nationalité française par mariage, ont été adoptés.
Comme prévu, les députés ont ramené de deux à un an le délai nécessaire à un étranger qui épouse un Français pour obtenir la nationalité. Mais la droite, plus nombreuse dans l'hémicycle, a fait adopter un amendement exigeant du conjoint étranger qu'il réside depuis trois en France pour devenir français par mariage. Un vote, auquel s'est rallié le chevènementiste George Sarre, qui traduit l'obsession de traquer les mariages blancs.
Le fond de la question n'a pu être qu'effleuré. L'opposition, qui soutient que pour devenir français, il faut «être né en France, y résider et le demander» n'a pas obtenu la suppression du premier article qui prévoit que tous les enfants nés en France de parents étr