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Libération

Faute de mieux, Chirac cherche à agacer Jospin. Il a la «conviction» que de graves difficultés attendent la majorité.

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publié le 4 décembre 1997 à 15h07

Jacques Chirac existe. Hier, il était reçu par les députés RPR ­ les

battus et les réélus ­ dans un restaurant du jardin des Champs-Elysées. Entouré de Philippe Séguin, président du RPR, de Jean-Louis Debré, patron du groupe à l'Assemblée, et d'Edouard Balladur, ancien rival, le chef de l'Etat a tenu à réconforter ses troupes, un peu déboussolées: «Vous faites un très bon travail. Un jour, ça apparaîtra ["]. Et vous pouvez compter sur moi, à ma place.» Mais le chef de l'Etat sait aussi qu'il est encore, à moyen terme, condamné à cohabiter: «La majorité est aujourd'hui dans une situation avantageuse, mais elle va au-devant de très graves difficultés. J'en ai la conviction. Je ne souhaite pas son échec, car ce serait celui de la France.» Murmures dans l'assistance RPR-RPR.

Cette situation résume l'exercice auquel le président de la République s'astreint tous les jours. D'un côté, il y a le calendrier: Jacques Chirac ne peut rien faire avant les élections régionales et cantonales (15 et 22 mars), la sélection des pays participant à l'euro (1er mai), et l'anniversaire des élections législatives, où il retrouvera le droit de risquer à nouveau «l'expérimentation hasardeuse» de la dissolution (1er juin). De l'autre, le chef de l'Etat n'entend pas «rester inerte», pour reprendre l'expression de François Mitterrand. Ainsi, jour après jour, le président de la République alterne-t-il les bons points ­ sur la gestion du conflit des routiers par exemple ­, et les mauvaises notes.

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