A droite, le grand écart continue. Tout en affichant officiellement
leur refus de toute alliance électorale avec le FN, et encore non sans couac, les dirigeants RPR et UDF multiplient les appels du pied en direction de l'électorat lepéniste. Samedi, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Nice, à l'appel du député-maire RPR Jacques Peyrat, ancien compagnon de Le Pen, et des élus de droite du département pour dénoncer la politique du gouvernement sur l'immigration et la nationalité. Les manifestants ont traversé la ville derrière des banderoles proclamant: «La parole aux Français» ou «Halte à l'invasion de la France». «Trop c'est trop et ça suffit maintenant. S'il convient d'aider les étrangers, c'est chez eux et pas chez nous», a lancé Jacques Peyrat en réclamant avec force, à la suite de l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, et de François Bayrou, président de Force démocrate, un référendum sur la nationalité. Une vieille revendication du FN. Dimanche, sur TF1, Charles Pasqua a pris ses distances avec ce défilé: «Il ne faut pas reprendre les idées et les termes du FN. Il faut manifester sur ses propres valeurs et non sur celles des autres.»
Le sénateur RPR des Hauts-de-Seine entend, il est vrai, occuper un autre créneau, celui de l'Europe. Avec le même souci: ne pas laisser en jachère les électeurs du FN, qu'il ne veut pas «confondre» avec ses dirigeants. Samedi, l'ancien ministre de l'Intérieur, qui réunissait, au Sénat, les délégués de son a