Franche rigolade à droite et grincements de dents sur les bancs très
clairsemés de la gauche. Hier, lors du laborieux débat sur le projet Chevènement, faute de troupes socialistes en séance, les députés ont supprimé la carte de séjour «vie privée et familiale». Ce vote, obtenu à une voix près, revient sur une des principales dispositions du projet sur l'immigration qui interdit d'expulser ceux qui ont fondé une famille en France. Même si les parlementaires pourront in fine rétablir cette mesure lors d'une seconde délibération, l'épisode fait pour le moins désordre.
Les élus socialistes seraient-ils gênés par les débats sur l'immigration? Déjà, l'an dernier, lors de l'examen des lois Debré, la gauche avait brillé par son absence, laissant Julien Dray (PS, Essonne) bien seul pour s'opposer au texte. La désertion s'est reproduite hier. Les rares présents n'ont pas suffi pour écarter deux amendements, certes mineurs, de l'opposition concernant les mariages. Ces avertissements n'ont manifestement pas servi. Peu après, toujours en infériorité numérique, ils ont dû encaisser l'amendement de l'ancien frontiste Jacques Peyrat, aujourd'hui député RPR des Alpes-Maritimes. Les Verts, qui souhaitent aller plus loin et réclament pour les étrangers qui ont une famille en France une carte de 10 ans, et non d'un an comme le prévoyait le gouvernement, se sont abstenus. Froide fureur de Chevènement qui a accusé les absents qui préfèrent, selon lui, «se prélasser en d'autres lieux qui sont con